Promouvoir les métiers scientifiques et technologiques d’une manière inclusive du point de vue du genre

Europe
hypatia toolkit

Encourager les jeunes et tout particulièrement les filles à choisir des filières et des métiers scientifiques avec le projet européen Hypatia

Il est bon de rappeler en ce mois de mars, pendant lequel on célèbre les droits des femmes, que seuls 27% des chercheurs en France sont des femmes, 33% dans l’Union européenne.

On sait aussi le déficit de filles et de jeunes femmes dans certaines filières d’études et métiers scientifiques et technologiques, comme la physique, l’informatique, les sciences de l’ingénieur ou les mathématiques alors même que les domaines d’activités correspondants sont sources d’emplois.

Pour encourager les adolescent.e.s et particulièrement les filles à choisir des métiers et filières scientifiques et relever le défi d’augmenter le nombre de filles dans les domaines où elles sont minoritaires, l’Union européenne finance, dans le cadre du programme Horizon 2020, un projet ambitieux, Hypatia, du nom d’une philosophe et astronome grecque.

Une boite à outils numérique de quinze activités pour les adolescent.e.s

Universcience, engagé dans une politique d’égalité entre les femmes et les hommes dans le domaine des sciences et des technologies volontariste et dont l’une des missions est d’encourager les vocations scientifiques des jeunes, participe au projet. Initié mi 2015, il dure trois ans et réunit dix-neuf partenaires dans quinze pays, parmi lesquels quatorze musées, centres de sciences ou réseaux de développement de centres de sciences. 

Dans chaque pays participant, un panel de jeunes accompagne le projet ainsi qu’un Hub composé de parties prenantes : les acteurs de l’orientation et de l’éducation, les décideurs, les représentants des ministères concernés.

Hypatia bénéficie de l’expertise en matière de communication et d’éducation aux sciences et aux technologies de cinq d’entre eux : le Bloomfield Science Museum de Jerusalem, l’Experimentarium à Copenhague, le Museo della scienza Leonardo da Vinci à Milan, Nemo à Amsterdam et Universcience qui ont conçu et testé les quinze activités de la boite à outils numérique destinées aux adolescent.es et adolescents de 13 à 18 ans.

Ces activités – des ateliers à contenu scientifique, des jeux débats, des discussions, des rencontres avec des professionnel.le.s des sciences et des technologies, …-  sont décrites de manière très détaillée et accompagnées de recommandations pour leur inclusivité du point de vue du sexe et du genre et pour leur animation.

Elles seront mises en œuvre par le corps enseignant dans des établissements scolaires, par des animateurs ou animatrices dans les musées et centres de sciences et par des professionnel.le.s de la communication scientifique dans les institutions de recherche ou les entreprises qui ont un secteur recherche et technologie. Toutes les activités ont été testées dans cinq pays : la France, l’Italie, les Pays Bas, le Danemark et Israël avec plus de 1500 élèves. 

Intéresser également les filles et les garçons : l’inclusivité du point de vue du sexe et du genre

Les points forts de ce projet sont d’une part de viser les filles et les garçons car l’égalité des sexes dans le domaine des sciences et des technologies nécessite que garçons et filles reconnaissent qu’ils ont les mêmes compétences pour ces disciplines. D’autre  part, une réflexion sur les critères d’inclusivité du point de vue du sexe et du genre pour des activités d’éducation aux sciences et pour communiquer les sciences et les technologies est au cœur du projet.

Car si les filles désertent un certain nombre de filières, comme l’informatique, n’est-ce pas parce qu’on ne met pas tout en œuvre pour que ce domaine intéresse autant les filles que les garçons ? Aussi les recommandations pour que les activités de la boite à outils soient inclusives sont essentielles.

Une version française de la boite à outils disponible en ligne en mai

Dans tous les pays participants, une version dans la langue du pays sera disponible dans les prochaines semaines.

Universcience a conçu trois activités :

  • un atelier de décryptage des stéréotypes de sexe dans des publicités pour des objets technologiques ou des visuels de campagnes de recrutement (métiers de l’ingénierie, de la recherche, de l’énergie,  … ),
  • un jeu de carte collaboratif sur les femmes scientifiques pour montrer leur rôle dans la production des savoirs,
  • des rencontres avec des ambassadrices et ambassadeurs des sciences.

Et a choisi d’adapter trois activités conçues par d’autres centres de sciences :

  • une sensibilisation pour des enseignant.e.s ou futur.e.s enseignants à une manière plus inclusive d’enseigner les sciences et les technologies,
  • des ateliers de programmation informatique inclusifs, c’est-à-dire pour les filles aussi bien que pour les garçons et
  • un jeu-débat « Testez-vous ! L’influence de nos associations implicites » pour débusquer ses propres stéréotypes et contrer ainsi leur impact négatif sur nos décisions.

Cette boite à outils numérique devrait permettre aux acteurs et actrices de l’éducation formelle dans l’enseignement, à des professionnelles et professionnels de l’animation dans le secteur de l’éducation informelle ainsi qu’aux responsables de communication dans les institutions de recherche et les entreprises de promouvoir auprès des jeunes, filles et garçons, la diversité et la richesse des métiers scientifiques et technologiques d’aujourd’hui et de demain.

C’est sur l’ensemble de ces métiers que reposent nombre de défis que nous devons relever qu’il s’agisse du changement climatique, des nouvelles sources d’énergie, d’un usage raisonné des ressources naturelles ou de l’amélioration de la santé des populations.

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