Inventaire 2014 : Structures et lieux de pratique de l’astronomie

Quelles médiations pour l'espace ?
© Éric Piednoël

Trois inventaires des structures d’animation et lieux de pratique de l’astronomie ont été réalisés par décade depuis 1994. Le dernier inventaire, conduit par l’Association Française d’Astronomie (AFA) avec le soutien financier du Ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, a porté sur les données récoltées en 2015 pour l’année 2014 auprès de 323 clubs, associations, planétariums, … sur les 591 existantes ayant une activité astronomique.

Les actions de sensibilisation à l’astronomie continuent de progresser en 2014. Elles ont touché 3 012 159 personnes, soit une augmentation de 10 % en 10 ans. Si le volume de public sensibilisé augmente de façon constante sur les 30 dernières années, on constate par contre une diminution du nombre de structures d’environ 9,5 % sur la décade et du nombre de personnes se formant au sein des clubs entre 2004 et 2014 de près de 26 %, mais dans le même temps, le nombre d’adhérents formés lui progresse et double.

Il est probable que l’initiation ne se fait plus uniquement en club mais que les primo-accédants à l’activité se forment plus aisément seuls, avec une relative autonomie (stages, sites internet, instrument du type GoTo) pour ensuite participer à des activités en club ; ceci afin de pratiquer de façon plus pointue (instruments de plus gros diamètres, compétences, programmes de recherche concertés…). On constate une augmentation modeste mais constante du nombre d’observatoires avec 179 équipements sur l’hexagone.

Si, en vingt ans, le public de curieux du ciel participant à des activités de découverte ou de sensibilisation a doublé, la population d’amateurs avertis et néophytes, pratiquant en club, progresse seulement de 5 %, avec 32 374 personnes.

La démocratisation de l’accès à Internet a contribué à modifier la diffusion de l’information au sein des structures. Elles étaient de l’ordre de 70 % à avoir une présence numérique sous forme de site web (- de 2 % à usage exclusif des membres) en 2004 et leur proportion est passée à 92 % en 10 ans (dont 0.6 % réservé aux seuls membres de la structure). 98 sites ouverts au public totalisent une audience de 3 629 238 internautes annuels, avec des amplitudes de 20 à 917 000 visiteurs. Si l’on extrapole les données à l’ensemble des 291 sites web administrés par des clubs en 2015 : leur audience cumulée oscillerait entre 4 et 9 millions d’internautes.

Sur 1439 animateurs spécialisés en astronomie, bénévoles ou salariés, 197 sont des enseignants et 191 ont un diplôme d’animateur volontaire ou professionnel (14 %) mais l’écrasante majorité des médiateurs ont pour seul bagage une solide expérience de terrain (65 %).

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Comparaison des qualifications ou formations des animateurs entre 1994 et 2014

En conclusion, le nombre de personnes sensibilisées à l’astronomie progresse toujours mais elles ne pratiquent pas forcément en club. Il est assez logique de penser que les réseaux sociaux, le web, permettent une démarche hédoniste plus solitaire, rendue d’autant plus aisée que les instruments d’observation sont plus performants, moins chers et plus faciles à manipuler. Mais l’astronomie reste un formidable moyen pour développer la curiosité, l’intérêt pour les sciences.

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Localisation de 179 observatoires amateurs inventoriés en 2014 et 2004

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